La sede Porsche Haus di Milano si è dotata di uno spazio molto ben attrezzato per ospitare e realizzare eventi di primo piano. Un vasta superficie aperta, ottimamente illuminata, dotata di angolo bar, video proiettore, schermo gigante e palco, consente di ospitare ogni genere d’arte. Non a caso la serata di apertura dedicata alla mostra del senegalese Ousmane Ndiaye Dago – fotografo decretato alla fama internazionale grazie alle Biennali di Valencia e di Venezia 2001 – ha visto realizzata una particolarissima performance dell’artista, musica etnica e cucina senegalese. I soggetti dell’ esposizione sono le donne. Scattate su tele di medie dimensioni, le foto sono allestite in una ventina di grandi cassoni in legno trattati con amalgami di color terra; di grande effetto scenografico le installazioni disseminate per il salone.
Le superfici, incontrando le luci, producono differenti tipi di rifrazione; a seconda della presenza o meno del vetro le immagini sembrano accentuare l’elemento fotografico piuttosto che l’illusione del dipinto o della scultura.
Dalle dichiarazioni di Dago, rilasciate durante l’intervista in esclusiva per ©arnet, emergono le ragioni di questa scelta ”per portare i miei connazionali a considerare la fotografia in altro modo dovevo trovare un approccio diverso, in particolare nella scelta del soggetto. Così la donna, in quanto interessa sia i maschi che le femmine, si è imposta da sola. Ho pensato che le mie opere sarebbero state adatte a risvegliare la sensibilità artistica di ciascuno”.
Tali motivazioni si fondano anche nel particolare status in cui versa la fotografia in Senegal. E’ a tal punto considerata una non-arte che ”le uniche immagini permesse nelle case sono i ritratti dei membri delle famiglie o del marabut”. Da qui un atteggiamento artistico che si traduce nell’utilizzo di particolari materiali e tecniche.
Gli effetti prodotti sui corpi seminudi sono la copertura delle pelli –“uso l’argilla allo scopo di rimanere in una certa vaghezza”- e le metamorfosi (”guardando le mie fotografie non si capisce se le modelle sono nere, bianche o gialle”).
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non sarà un commento tanto artistico, ma la prima 'donna' li in alto a sx è una gran gnocca...
L’INTERVIEW DU LUNDI — Ousmane Ndiaye Dago (infographiste, photographe et designer): “L’informatique ne pourra jamais remplacer la sensibilité humaine"
Interview publiée le Lundi 10 Décembre 2001
L’étonnement. C’est ce phénomène qui a ouvert les portes du marché international à Ousmane Ndiaye Dago. Ce photographe, designer et infographiste a réalisé l’illustration des livres des NEAS (Nouvelles Editions Africaines-Sénégal) et des pochettes des cassettes de Youssou Ndour. L'année 2001 a été faste pour lui, avec comme point culminant, une sélection à l’Exposition internationale de Venise, après celles de Valencia, Barcelone, Bologne, etc. Avant lui, seuls les noms du défunt Moustapha Dimé et du sculpteur Ousmane Sow étaient liés à ce must de l’art. L’Europe a bien aimé ses corps de femmes enduits de boue et aux postures tout à fait plastiques. Des œuvres au carrefour de la peinture, de la sculpture et de la photographie. Il a dû user d’imagination pour contourner le puritanisme du Sénégalais qui “ fait semblant d’être choqué ” en voyant sa série “ Femme-Terre ”.
Né en 1951 à Ndiobène (département de Bambey), Dago a fait ses armes aux Beaux Arts de Dakar avant d'achever un troisième cycle à l’Académie Royale d’Anvers, en Belgique. Actuellement, il donne des cours à l’Ecole Nationale des Arts de Dakar.
Cette année marque une ouverture sur la scène internationale avec l’expo de Venise, celle de Valencia, de Barcelone et, récemment, celle de Milan. On a l’impression que, d’un coup, tout vient en même temps.
"Je pense qu’à un moment donné, on a le niveau. Et à partir de là, on attend la chance. La chance m’a souri. Au début, j’ai réalisé des expositions d’art graphique et de design avec tous les logos, affiches et dépliants que j’avais confectionnés pour des entreprises dakaroises. Je me suis dit que, étant déjà connu au Sénégal avec l’art graphique, il me fallait aller vers la peinture ou la sculpture. Mais la peinture, cela prend énormément de temps. A l’époque, j’avais décidé de réaliser une exposition et il me fallait, en très peu de temps, créer quelque chose. J’ai tout de suite pensé à la photographie. Quand on parle de sculpture, c’est très personnel. Or, en art graphique, c’est l’artiste qui parle".
Et vous avez développé ce concept qui donne à votre œuvre le titre “ Femme-Terre ” ?
"J’ai beaucoup réfléchi. Je me suis demandé ce qu’il fallait faire pour aboutir à un concept original avec la photo. L’exercice était loin d’être facile. Nos réalités, au Sénégal, veulent que quand tu prends le meilleur photographe du monde et que tu le fasses exposer à Dakar, les gens n’achèteraient pas une photo. Ici, on connaît la photo du guide religieux que l’on achète et que l’on accroche quelque part dans sa chambre. Il me restait la nature. Mais là, je me suis dit que c’était une solution de facilité étant donné que les gens auraient comme réaction : "c’est juste la mer". Et c’est tout ! Il me restait enfin le corps. Mais comme nous sommes dans un pays très religieux, cela peut déranger. J’ai réfléchi et je me suis rappelé un proverbe bien de chez nous : "l’œil ne voit pas, c’est l’esprit qui voit". En clair, cela veut dire que lorsqu’on montre un sein nu, cela choque ; mais lorsque l’on montre un enfant en train de téter ce même sein nu, cela ne choque plus. Même chose si tu portes un slip en ville. A la plage, cela ne dérange personne. Pour contourner ces tabous sociaux, j’ai donc pensé au maquillage. C’est ainsi que j'ai pris des mannequins, j'ai enduit leur corps avec de l’argile avant de les photographier. Finalement, les gens ont accepté mes photos car ils pensent que c’est juste de la sculpture".
C’est un concept quelque peu révolutionnaire que de prendre des mannequins et de les photographier après maquillage, avec toutes les couleurs, comme s'il s'agissait d'une peinture ou d'une sculpture.
"J’allie la sculpture, la photo, la peinture, l’impression en volume, dans mon projet artistique".
Et quelle définition donnez-vous à cette trouvaille ?
"Quand on est artiste, il faut se faire un nom chez soi d’abord. C’est très important. C’est pour cela que j’ai voulu tout simplement faire quelque chose qui est accepté chez moi, en dehors des définitions. Mais j’avoue que cela a été très difficile".
Pourquoi le contexte sénégalais est-il aussi difficile pour qu’un artiste arrive à se faire comprendre ?
"Une fois, j’ai dit que quand on parle de l’Art en général, on touche une frange de la population qui a échoué à l’école. Quelque part, c’est parce qu’ils n’ont pas réussi à pousser les études très loin que bon nombre de nos compatriotes se sont découvert une vocation d’artiste. Pour ma part, j’ai eu la chance d’avoir fait des études. Mais en général, si tu es photographe, c’est parce que c’est ton frère qui t’a offert ton premier appareil qui te permet de courir les cérémonies familiales et de prendre des images à commercialiser pour vivre. En ce moment, on ne pense jamais art, mais aux moyens de survie. Même chose pour le cinéma. Quand on parle de l’art plastique, les gens pensent automatiquement aux dessins sur les murs. L’art est plus vaste que cette définition simpliste. Par exemple, lorsque vous entrez dans un supermarché, quand vous tenez un téléphone portable, pour peu que vous fassiez attention aux formes, vous pouvez y découvrir de l’art à travers le design. Cela, c’est de l’art graphique".
Comment êtes-vous arrivé à convaincre des Sénégalaises à se faire enduire de l’argile sur le corps et à se faire photographier ?
"Avec les mannequins, cela a été difficile. Aucune femme n’avait accepté dans un premier temps et j'étais resté cinq mois à réfléchir. Je connaissais quelques filles dans le milieu de la publicité et je leur ai demandé de chercher pour moi. Le lendemain, elles sont revenues me voir et se sont proposées elles-mêmes. La relation de confiance était établie. C’est cela qui est important. Dans mes œuvres, il n’y a ni peau visible, ni visage. La peau est enveloppée d'une couche de boue et le visage n’est pas photographié. Celui qui regarde mes photos pense tout de suite que c’est un dessin ou une sculpture. Il n’est pas choqué. Mais quand il apprend que ces filles sont des Sénégalaises et non des Européennes ou de simples sculptures, il fait semblant d’être choqué".
Ah oui… ?
"Oui, parce qu’ici, on fait toujours semblant d’être choqué !"
Il vous a donc fallu une bonne dose de psychologie pour ne point heurter…
"J’ai suivi des cours de psychologie et de psychologie des couleurs. Mon challenge, c’est d’amener l’autre à aimer ce que je fais. Mais le Sénégalais prend la "soutoura" (pudeur) et s’en enveloppe l’esprit. Tenez, par exemple, lorsque mes œuvres sont exposées quelque part, les hommes qui viennent ne donnent jamais leurs impressions les premiers. Ils attendent que leurs femmes disent que c’est beau pour oser affirmer qu’eux aussi adorent".
Parmi les facteurs entourant votre métier d’infographiste et de photographe, il y a l’informatique. L’ordinateur, est-ce un plus ou un risque de voir cet outil de la modernité déshumaniser la créativité ?
"Le boom de l’informatique est positif. Mais il y a de réelles menaces que ce boom participe à la déshumanisation de la créativité. Dans le domaine de l’art graphique, l’informatique est utilisée dans les deux cas suivants : la PAO (Publication Assistée par Ordinateur) et la CAO (Conception Assistée par Ordinateur). Cela signifie, dans le domaine de l’art graphique, que l’informatique peut faire gagner du temps. Ce que l’on faisait en deux jours, on peut maintenant le réaliser en une heure. Cependant, celui qui est derrière cet outil doit d'abord être artiste. C'est alors seulement qu'il pourra donner des directives à la machine. Aujourd’hui, c’est le contraire que l’on voit : des gens qui ont la maîtrise de l’outil informatique, mais qui ne s’y connaissent pas en psychologie des couleurs et autres normes artistiques. En général, il n’y a pas de concept artistique. Or, il faut les deux pour une œuvre dans l’art graphique : le concepteur et le réalisateur. Un logo, cela ne se fait pas directement dans l’informatique. Cela se conçoit d’abord. Quand on voit un travail très bien fait, on doit sentir la main de l’homme derrière".
Et c’est une limite à la qualité en ce qui concerne le marché sénégalais ?
"Oui. La personne qui maîtrise l’informatique a tendance à faire ce qu’elle veut avec. Et très souvent, ce genre de créations ne répondent à aucune norme. C’est comme un chanteur qui n’a pas le B-A-BA de la chanson. En art graphique, il y a des normes. L’art graphique, c’est ce que l’on consomme, ce que l’on touche au supermarché, les dépliants, le journal. Il y a deux compartiments : l’édition et la publicité. La publicité, c’est tout ce qui a trait aux affiches, à l’aspect commercial en général. L’édition, c'est le volet le plus scientifique. Mais, ce qui est dommage au Sénégal, c’est que nous sommes dans un pays où il n’y a pas de juge pour délimiter toutes ces frontières".
Cela veut-il dire que nous avons beaucoup de “ créateurs ”, mais peu de qualité ?
"Les infographistes, en général, sont employés dans l’imprimerie, à hauteur de 80 %, ou dans les agences de publicité. Mais actuellement, les grandes agences font plus de réclame que de publicité. C'est peut-être pourquoi il y a des erreurs typographiques. Ici, les gens ne savent pas trop dans quel sens l’art graphique doit évoluer. Ils ne savent pas utiliser l’informatique dans l’art graphique. Pour faire des affiches ou des jaquettes de cassettes, certains choisissent la solution la plus facile. Ils prennent n’importe quoi pour meubler leur ouvrage. En Europe par contre, il y a des systèmes de validation, des Biennales par exemple".
Le marché de l’art graphique n’est donc pas développé au Sénégal ?
"Le marché, s’il existe, est réduit aux seules imprimeries. En général, il n’existe pas. Quand on parle de Biennale des Arts, on ne doit pas, par exemple, primer l’informatique. On doit primer la conception. Un exemple : un jour, dans un avion, en survolant les terres d’Europe, je me suis rendu compte que les terrains des habitations sont bien tracés. J’ai pris mon crayon et j’ai dessiné ce panorama. J’ai réalisé une exposition avec. C’est de la conception ça. Cela signifie que l’informatique n’est rien d’autre qu’un outil pour aller plus vite, mais qu’elle ne peut, en aucun cas, se substituer à la touche humaine. Ici, en dehors de la peinture et de la sculpture, on ne connaît pas une autre forme d’expression artistique. En Europe, j’ai été très étonné de découvrir l’art monumental, le design, les bijoux, la mode. Même la photo, on peut l’apprendre au troisième cycle dans ces pays. Ici, il n’y a pas d’études. On travaille selon son feeling".
Vous avez réalisé une percée cette année avec des expositions en Europe. Que recherche le public européen dans votre œuvre ?
"Quand j’ai développé cette conception de la photographie, je n’ai jamais pensé à l’Europe. Par hasard, Claude Nori, qui vit à Nantes, a tellement aimé mes photos qu’il m’a invité au Festival des Trois continents. C’était en 1998. Par la suite, les organisateurs ont édité un livre qui porte ce titre : "Odes nues".
Et ça a été la fameuse rencontre entre le poète Amadou Lamine Sall et vous. Comment cette complicité artistique est-elle née ?
"Les éditeurs ont émis le souhait de voir mes photos accompagnées de textes. Tout de suite, j’ai pensé à Amadou Lamine Sall. C’est un très grand poète qui a produit des textes extraordinaires sur la femme ! Par la suite, j’ai réalisé une exposition à Dakar. Un marchand d’art italien a vu mes photos et en a acheté 25 qu’il est allé revendre dans son pays. Cela m’a ouvert les portes des grandes rencontres. J’ai été au Centre culturel de Barcelone avec comme thème “ L’artiste et la ville ”. J’ai été sélectionné pour la Biennale de Venise sur le thème “ Plateau de l’humanité et plate-forme de la pensée ”. J’ai exposé à l’Arsenal".
Cela a été un tournant décisif dans votre carrière ?
"Oui. C’est amusant car j’ai toujours voulu rester très simple. Je considère que tout ce qui m'arrive est normal. C’est Dieu. Ma chance, cette année, c’est d’avoir exposé à Venise, en Italie, à la première Biennale de Valencia, en Espagne sur le thème “ Le corps de l’art ”. J’ai exposé dans une galerie à Naples, à Bologne et récemment à Milan sur l’invitation de la firme Porsche. Cette dernière invitation est importante car cette firme n’a jamais invité de peintre. Cette manifestation, à l’intention d’invités triés sur le volet, a toujours été réservée au jazz. J’ai exposé mes œuvres et réalisé ensuite une performance de vingt minutes. Je pense que si les responsables de Porsche ont fait cela, c’est parce qu’ils pensent que j’ai des qualités. Ils cherchaient l’étonnement dans mes œuvres".
Avez-vous bien mûri ce concept d’étonnement avec vos “ Nues ”, votre “ Femme-Terre ” ?
"Sérieusement, je travaille sans calcul. Je ne pense jamais étonnement ou émotion. Ce sont les autres qui le disent plus tard. Quand j’étais à Venise, le quotidien français “ Le Monde ” a titré sur deux artistes français sélectionnés à cette Biennale. Au Sénégal, les gens ne savent pas apprécier à leur juste valeur la portée de ces grandes manifestations. C’est quand un artiste organise un défilé de mode qu’il est entouré de toutes les attentions. C’est dommage. L’art visuel n’est pas prisé au Sénégal".
Quelles explications trouvez-vous à cette désaffection ?
"C’est le niveau général. Au Sénégal, on est très porté vers le folklore. Et puis, on ne crée presque rien. On importe presque tout. Quand on ne crée pas, on ne peut pas voir le lien entre l’artiste et l’œuvre. C’est un produit fini que l’on voit sans rien connaître du processus de conception. Par exemple, certains me demandaient ce que je faisais aux NEAS. Ils ne comprenaient pas grand-chose de mon job : mise en page d’un livre, choix des caractères, grammage du papier, etc. La preuve de cette méconnaissance ? 90 % des livres que l’on voit sur le marché sont faits n’importe comment !"
Quelles solutions faut-il pour introduire cette rupture dans la diffusion de l’art graphique au Sénégal ?
"Je trouve dommage que des jeunes qui apprennent l’art graphique n’aient pas accès à l'informatique. Le feeling, c’est fini. Cela ne suffit pas que de vouloir. Il faut se doter du matériel et faire preuve de créativité dans le respect des normes. Il faut plus d’écoles, de bons professeurs. C’est cette rigueur qui m’a permis de réaliser la plupart des logos que vous voyez sur le marché et qui m’a permis d’accéder au marché international grâce aussi à mon frère aîné, le colonel Omar Ndiaye (ex-Dg de la LONASE : NDR), qui m’a appris la rigueur et la modestie. J’insiste aussi sur la nécessité d’avoir un juge, c’est-à-dire des gens assez outillés pour dire ce qui est bon et ce qui ne l’est pas. Heureusement que nous avons actuellement un ministre de la Culture jeune qui comprend assez bien les choses pour pouvoir les faire évoluer dans le bon sens".
ENTRETIEN REALISE PAR HABIB DEMBA FALL
http://www.lesoleil.sn/interviews/article.CFM?article__id=9756
il tutto, opere comprese, mi sembra terribilmente penoso e banale, già visto e già sentito, condito pure delle solite scontate buone intenzioni dell'autore furbastro...